Le commerce indépendant comprend l’ensemble des entreprises qui vendent des prestations de services ou des produits. Il existe aujourd’hui deux formes de commerces indépendants : le commerce indépendant isolé & le commerce indépendant organisé. Nous allons décrypter chaque forme, leurs avantages et leurs inconvénients.
Commerce indépendant : définition
Le commerce indépendant se réfère à l’activité commerciale menée par des entrepreneurs indépendants qui gèrent leurs propres points de vente. Il existe deux principales catégories de commerce indépendant :
- le commerce indépendant isolé, qui englobe les petits commerçants opérant de manière autonome et en solo, généralement dans des établissements de proximité ;
- et le commerce indépendant organisé, principalement constitué de commerces en réseau, tels que les franchises, les concessions, les coopératives ou les réseaux dits de commerce associé.
Commerce indépendant : quelle forme choisir ?
Entre devenir commerçant indépendant isolé ou faire le choix d’exercer en faisant partie d’un réseau, un arbitrage préalable peut s’avérer nécessaire.
Pour arbitrer ce choix entre ces deux formes de commerce indépendant, voici les bonnes à vous poser :
- Comment le marché de votre secteur d’activité est-il organisé ? Sous quelles formes de commerce les forces en présence sont-elles représentées ?
- Quelles sont vos motivations et vos ambitions de futur dirigeant d’entreprise ?
- Disposez-vous d’une idée originale qui vous permettrait d’exercer en premier lieu comme commerçant isolé plutôt que de rejoindre un réseau organisé ?
- Quel type de management préférez-vous ? Vous exprimez au sein d’un groupe (réseau) ou opérer seul (isolé) ?
Commerce indépendant isolé : Le commerçant sans logique d’enseigne
Définition : le commerce indépendant isolé consiste avant en la création d’un point de vente détenu par un commerçant qui exerce son activité de manière autonome et indépendante, et qui n’est donc pas affilié à un réseau ou une enseigne. Ce type de commerce concerne généralement des points de vente de faible superficie relevant du commerce de proximité.
Avantages
Vous êtes 100% maitre de l’ensemble des décisions liées à l’exploitation et la stratégie de votre entreprise. Pour certains cette indépendance totale n’a pas de prix.
Inconvénients
Qui dit indépendance totale, dit charge de travail très importante. Les tâches vous incombent entièrement et les actions de mutualisations sont limitées, voire nulles : négociation bail, relation avec les banques, normes sanitaires, backoffice, communication et social média, gestion et suivi de la clientèle, construction et évolution de votre offre. Être commerçant indépendant isolé, c’est exercer sans bénéficier d’une cellule d’assistance et sans créer de synergie avec d’autres indépendants qui ferait partie d’un même réseau.
Commerce organisé : intégré, associé ou en réseau contractuel
Définition : le terme commerce organisé est utilisé lorsque plusieurs entreprises, indépendantes juridiquement, sont portées par une vision commune qui peut être la mutualisation des biens, le partage de ressources, la recherche d’une clientèle en commun, le développement d’un concept… Le commerce organisé peut revêtir trois formes différentes :
Le commerce intégré
La société mère possède tous les établissements en propre, sous forme de « filiales » ou de « succursales ». Les responsables de points de vente sont salariés, le lien hiérarchique est vertical, les prix sont fixés par l’entreprise fondatrice, l’approvisionnement est réalisé par une centrale d’achat. Les enseignes 100% intégrés sont encore nombreuses, mais la tendance est à l’hybridation des réseaux (mixer stratégie en propre et recours à des indépendants adhérents).
Avantages
Vous êtes propriétaire de l’intégralité du parc, vous le maitrisez à 100%.
Inconvénients
Toute action de développement suppose de porter l’intégralité des investissements. Plus vous vous développez, et plus ces investissements sont lourds.
Par ailleurs, manager un réseau intégré nécessite des services supports plus importants que lorsqu’on dispose d’un réseau d’indépendants. Les services RH et financiers y sont plus staffés. Ce système est donc plus consommateur de ressources, il peut parfois manquer de flexibilité, mais il permet de rester maître des implantations.
Le commerce indépendant associé
Le commerce associé peut se résumer à l’expression « un adhérent = une voix ». Chaque adhérent est actionnaire et associé. C’est un système horizontal où chacun est sur le même pied d’égalité. Les commerçants indépendants sont donc associés de la tête de réseau ; ils partagent les décisions qu’ils votent en assemblée générale. Ce type de commerce dispose d’une association dédiée, la FCA (fédération du commerce coopératif et associé).
Avantages
C’est un système très attractif pour les porteurs de projets. En effet, faire partie d’un groupement, c’est allier deux projets entrepreneuriaux, celui lié à son propre établissement et celui lié au développement du réseau. Être membre d’une coopérative ou d’un groupement, c’est donc être acteur de la stratégie d’enseigne.
Inconvénients
Le commerce associé peut souffrir du « syndrome de la copropriété » : phénomène de politisation, lutte de pouvoir et excès de participation peuvent ralentir les prises de décision et le développement du groupement si le management n’est pas assez fort. Ce système nécessite la recherche de consensus.
Le commerce en réseau contractuel
Les réseaux contractuels sont des réseaux dont les commerçants indépendants sont affiliés à une enseigne via un lien contractuel. Cela peut être un contrat de franchise, un contrat de concession ou de licence de marque.
Avantages
Franchise, concession ou licence de marque sont des formes contractuelles qui permettent à un indépendant isolé, ou à un intégré, de se développer tout en restant propriétaire de son enseigne. Ce système est agile et rapide, car les investissements sont partagés entre franchiseur et franchisés, en contrepartie d’un juste partage de valeur générée.
Inconvénients
Toutefois, cette forme d’organisation peut souffrir de points de fragilités. Le premier est la liberté du franchisé, une fois ses engagements contractuels passés, de quitter l’enseigne pour devenir commerçant indépendant isolé. Le second point de fragilité est celui du management et de l’appartenance au réseau. Développer un sentiment d’appartenance fort entre franchisés suppose un effort de management plus important. Dans un réseau de commerçants associés, le lien capitalistique et les contributions au bien collectif sont évidents ; ils le sont moins en franchise ou dans un réseau contractuel. Le dernier point de fragilité réside dans le fait que le leadership est plus complexe à remettre en cause dans un réseau de franchise, le Franchiseur étant par essence l’instigateur et le propriétaire de l’enseigne !